EPIPHYSIOLYSE

 

LĠŽpiphysiolyse est une entitŽ anatomo-clinique dŽfinie par la sŽparation de la tte fŽmorale de son assise cervicale, suite ˆ la fissuration du cartilage de croissance qui les unit. Le cisaillement de ce dernier induit le glissement progressif ou aigu du col par rapport ˆ la tte maintenue  dans le cotyle.

La jonction cervico-cŽphalique, de par son orientation presque verticale, est la plus exposŽe que nĠimporte quel autre cartilage de croissance. Elle lĠest encore plus au cours de lĠadolescence, pŽriode durant laquelle les lignes Žpiphysaires sont soumises aux effets antagonistes des  hormones somatotropes et sexuelles.

 

 

 

Ce type de dislocation est un ŽvŽnement lourd de consŽquences, aggravŽes souvent par les manÏuvres thŽrapeutiques ; il en rŽsulte quĠun patient sur trois souffrira dĠune sŽrieuse infirmitŽ le reste de son existence.

 

CĠest la premire cause dĠinvaliditŽ survenant au cours de lĠadolescence. Les filles sont atteintes plus prŽcocement que les garons (13-15 ans) ; ces derniers sont les plus concernŽs dans une proportion de trois garons pour une fille. Elle touche avec prŽdilection la hanche gauche, et une fois sur cinq, les images de la hanche opposŽe montrent des stigmates de fragilitŽ.

 

 

Les facteurs favorisants sont multiples ; ils sont en premier lieu anatomiques ; la verticalisation du cartilage conjugal, lĠexcs de valgus cervical, le rel‰chement du manchon pŽriostŽ, etc. contribuent ˆ fragiliser lĠarchitecture fŽmorale de lĠadolescent.

Souvent, on est frappŽ par le morphotype particulier de lĠenfant, il sĠagit soit de jeunes obses, avec un retard de dŽveloppement gŽnital, soit dĠenfants longilignes ayant grandi trop rapidement, au sujet des quels on Žvoque un syndrome pseudo-Žnuchoide.

De nombreuses observations Žvoquent une carence vitaminique, ou une intoxication alimentaire chronique ˆ base dĠaminonitriles. Cette ŽventualitŽ, bien connue en mŽdecine vŽtŽrinaire, se retrouverait chez les enfants intoxiquŽs par le lait contenant ces substances.

On a rapportŽ par ailleurs des cas compliquant le cours dĠune insuffisance rŽnale ou endocrinienne, une sarco•dose, la sclŽrose en plaques, la maladie de CalvŽ-Perthes, une susceptibilitŽ auto-immune, un terrain irradiŽ, une prŽdisposition familiale, etc.

Quelles quĠil en soit, la fragilisation du cartilage de croissance  prŽdispose ˆ sa fissuration sous lĠeffet dĠun facteur mŽcanique, souvent mineur.  Le glissement se dŽveloppe par cisaillement, la tte fŽmorale Žtant en porte-ˆ-faux  entre le poids du corps et lĠaction des muscles mobilisateur du fŽmur. Le rythme du glissement est gŽnŽralement lent ; parfois il rapidement invalidant par sa rapiditŽ, ˆ  lĠoccasion dĠun traumatisme, un faux pas ou une brusque surcharge.

 

Les effets du glissement

Le cartilage de croissance se fissure au niveau de sa couche hypertrophiŽe, la plus  sensible aux tiraillements mŽcaniques. Une fois amorcŽ, le glissement Žvolue de faon variable  selon lĠimportance des facteurs dŽclenchants ; en glissant le col emporte avec lui  une lamelle de cartilage dont la plus grande part reste colŽe ˆ la base de la tte fŽmorale.

Le tonus du psoas et des adducteurs entretient le glissement, entra”nant progressivement la cuisse en adduction et rotation externe ; les tranches du dŽcollement se trouvent ainsi orientŽes vers lĠavant, leurs projections radiologiques vont se chevaucher au fur et ˆ mesure du dŽplacement de la tte derrire le col.

Les structures contigu‘s rŽagissent ˆ leur manire au stress mŽcanique et physiologique.

á      le manchon pŽriostŽ unissant la tte au col se distend au point de se dŽchirer ;

á      lĠirritation de la synoviale se traduit prŽcocement par lĠhydarthrose dont la pression rŽalise une sorte de tamponnade asphyxiant lĠirrigation de la tte ;

á      parfois, le cartilage articulaire se fissure et se nŽcrose par endroits, annonant le dŽveloppement dĠune coxite laminaire responsable dĠune ankylose fibreuse dŽfinitive ;

á      les interstices libŽrŽs par le glissement entre le col et la tte se comblent progressivement de cal osseux, cette ostŽogense contribue ainsi ˆ fixer les remaniements et la dŽsaxation caractŽristique de la coxa vara.  

 

 Le tableau clinique de dŽbut est fait de vagues douleurs localisŽes tant™t ˆ la hanche et irradiant ˆ la cuisse, tant™t au genou ; on les rapporte au rythme de croissance, ou au surmenage physique en raison de leur majoration en fin de journŽe. CĠest en fin de compte lĠinstallation dĠune boiterie et dĠune attitude antalgique qui incite ˆ consulter.

Le bilan physique ˆ ce stade confirme la fugacitŽ de sympt™mes (limitation des mouvements, attŽnuation du pli fessier, mobilisation passive douloureuse) quĠon observe au stade de dŽbut de toute affection impliquant la hanche, telles une synovite, une arthrite, la coxalgie, la maladie de CalvŽ-Perthes.

- Le glissement aigu immobilise lĠenfant au lit, en attitude antalgique fixant la hanche en lŽger flexum et adduction, alors que lĠextension est conservŽe, voire majorŽe ; le relief du grand trochanter est comparativement plus haut, ce que confirme la mensuration comparative des membres.

- Par contre, le glissement progressif est compatible pendant longtemps avec une fonction articulaire, malgrŽ lĠamyotrophie de la cuisse, lĠeffacement du pli fessier, le discret dŽsŽquilibre du bassin ; la mobilitŽ de la hanche est encore possible, aisŽment dans le sens de lĠextension, mais la rotation mŽdiale et lĠabduction sont trs limitŽes.

 

 Le bilan radiologique permet:

-       dĠŽvaluer lĠimportance du glissement et de ses effets sur lĠorientation des axes fŽmoraux,

-       dĠapprŽcier son degrŽ de stabilisation, 

-       de scruter lĠŽtat de la hanche opposŽe, et

-       dĠencadrer la conduite thŽrapeutique.

 

Deux clichŽs suffisent ˆ rŽpondre ˆ ces impŽratifs ; lĠun du bassin de face, lĠautre de la hanche flŽchie ˆ 90Ħ et en abduction de 45Ħ (incidence de Lauenstein).

On retiendra comme critres de normalitŽ, sur le clichŽ de face :

-       la ligne rasant le bord supŽrieur du col isole un coin supŽro-latŽral de lĠŽpiphyse fŽmorale (ligne de Klein) ; et

-    la rŽgularitŽ de courbure de la ligne reliant le bord infŽrieur du col au bord supŽrieur du

     trou obturateur.

     -   LĠaxe du col forme avec la base cŽphalique un angle droit.

 

- Le stade de prŽ glissement est remarquable par lĠaspect Žlargi et hŽtŽrogne du  cartilage conjugal,  la mŽtaphyse cervicale qui le supporte est dŽcalcifiŽe et truffŽe de ÔmoucheturesĠ ; la tte fŽmorale est p‰le, presque transparente et ourlŽe dĠun liserŽ pŽriphŽrique. LĠirritation de la synoviale se lĠÏdme de la capsule qui efface les repres anatomiques. Ces sympt™mes se retrouveraient au niveau de la hanche opposŽe dans prs dĠun tiers des cas.

 

 

 

- Le glissement se mesure par le dŽcalage cervico-cŽphalique ; il est considre mineur, modŽrŽ ou sŽvre selon quĠil reprŽsente le tiers, la moitiŽ ou plus du diamtre de la base cŽphalique.

- Au stade de la coxa vara constituŽe, le col est mŽconnaissable, apparemment court, incurvŽ en arrire et surmontŽ dĠostŽophytes formant une bosse entravant lĠabduction. Les remaniements fixent la tte en arrire et au-dessous du col, lĠangle dĠinclinaison est fortement diminuŽ.

 

Le diagnostic est discutable aux stades extrmes de la lyse ou au dŽcours dĠun glissement aigu. Les sympt™mes de dŽbut se retrouvent dans des circonstances variŽes : un traumatisme de la hanche ou du genou, une inflammation (synovite, ostŽite, arthrite) ou une dystrophie dŽbutante (nŽcrose ischŽmique). CĠest devant de tels tableaux mal dŽfinis que la radiologie est dĠun grand secours :

- Le dŽcollement du col fŽmoral diffre de lĠŽpiphysiolyse par sa raretŽ et la violence du traumatisme en cause chez un enfant plus jeune et de morphotype normal. Il sĠen distingue surtout par la localisation du cisaillement qui passe ˆ travers la base et non en plein cartilage de croissance, lĠŽpiphyse emporte avec elle toute lĠŽpaisseur du disque conjugal ainsi quĠun fragment osseux arrachŽ ˆ la mŽtaphyse cervicale.  

 

 

- La coxa vara congŽnitale est remarquable ˆ la naissance par les membres courts, avec limitation de lĠabduction et  la rotation interne. LĠangle dĠinclinaison peut tre infŽrieur ˆ 90Ħ.

Elle est ˆ rapprocher de la forme infantile, dystrophie familiale associŽe parfois ˆ une dysostose cleido-cranienne. LĠimagerie montre un cartilage de croissance boursouflŽ, trs verticalisŽ, bifurquŽ en bas de sorte quĠil isole un ”lot osseux ; le col est court, sa mŽtaphyse est truffŽe de micro-noyaux osseux et cartilagineux ; le grand trochanter est haut situŽ, presque au contact de lĠaile iliaque, son noyau est prŽcocement soudŽ.

 

 

 

Coxa vara congŽnitale

 

La prise en charge thŽrapeutique est un sujet dĠactualitŽ en raison de la difficultŽ de codifier les Žtapes dĠun programme dont les objectifs sont ˆ priori clairement dŽfinis : contr™ler le glissement, h‰ter la soudure du cartilage et rŽcupŽrer au mieux une bonne fonction articulaire.

Or, chaque Žtape de cet ambitieux programme est exposŽe au risque de redoutables complications liŽes autant aux effets de la lyse quĠˆ ceux des manÏuvres thŽrapeutiques.

 

Les modalitŽs

 

á      La rŽduction orthopŽdique manuelle immŽdiate ou progressive par traction, maintenue par ostŽosynthse percutanŽe;

á      La rŽduction chirurgicale stabilisŽe par Žpiphysiodse ;

á      La correction de la coxa vara constituŽe ;

á      LĠarthrodse ou lĠarthroplastie totale de la hanche.

Les deux premires propositions sĠadressent au glissement aigu, datant de moins dĠune quinzaine de jours.

 

 

 

 

 

 

 

a.    Le glissement mineur stabilisŽ est compatible avec une bonne fonction ; le remodelage physiologique corrige les imperfections anatomiques ˆ condition quĠon ait pris soin de lĠimmobiliser le temps que lĠossification du cartilage de croissance soit constatŽe.

 

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Glissement mineur stabilisŽ

 

 

b.    La mise sous traction en abduction et rotation interne est conseillŽe par de nombreux auteurs, elle rŽduit le glissement, sans pour autant activer la soudure du cartilage conjugal dans des dŽlais raisonnables. Autrement, elle est utile comme Žtape prŽparatoire ˆ une intervention, pendant quelques jours, le temps dĠobtenir le rel‰chement des contractures musculaires.

 

c.     La rŽduction du glissement sous anesthŽsie gŽnŽrale et contr™le radioscopique est stabilisŽe par embrochage ou vissage percutanŽ. Le patient est maintenu au lit pendant trois semaines, la mobilisation passive est conseillŽe ds le 15Ħ jour. Il pourra dŽambuler sans appui et ˆ lĠaide de bŽquilles au bout dĠun mois, la mise en charge sera autorisŽe au terme du 3Ħ mois. Les broches seront retirŽes aprs constatation de la soudure du cartilage de croissance, ŽvŽnement qui survient au bout de 6 ˆ 12 mois.

 

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d.    Howorth rŽduit le glissement ˆ ciel ouvert, il le stabilise ˆ lĠaide de chevilles dĠos compacte implantŽes par forage cervico-cŽphalique. Cette Žpiphysiodse vise ˆ activer la soudure du cartilage conjugal en quelques semaines. LĠimmobilisation pl‰trŽe ou sous traction ne rŽduit pas le risque de fracture des greffons. Bien quĠil sĠagisse dĠune intervention majeure et dĠexŽcution dŽlicate, lĠincidence de complications entravant le devenir fonctionnel est trs faible. Les rŽsultats obtenus par lĠauteur sont remarquables, il rapporte un seul cas de coxite laminaire dans sa sŽrie de 26 cas traitŽs par enchevillement.

e.    LĠostŽotomie sous-capitale (procŽdŽ de Freibert) sĠattaque directement ˆ la difformitŽ cervico-cŽphalique de la coxa vara constituŽe. LĠostŽotomie cunŽiforme et le rabotage des reliquats du cartilage conjugal neutralisent les tiraillements menaant le rŽseau artŽriel. La conservation dĠun mur capsulo-pŽriostŽ postŽrieur (technique de Dunn) sŽcurise lĠapport vasculaire.

f.      Le souci de se prŽmunir contre les risques dŽgŽnŽratifs a incitŽ certains auteurs ˆ conserver la dŽformation cervico-cŽphalique telle quelle, et ˆ corriger ses dŽfauts par une ostŽotomie cunŽiforme inter trochantŽrienne. Ainsi, la dŽformation crŽŽe au niveau distal du col compenserait en quelque sorte la dŽsorientation proximale. Les rŽsultats semblent encourageants en raison du potentiel de plasticitŽ propre ˆ lĠadolescence.

Le procŽdŽ type est lĠostŽotomie inter trochantŽrienne de valgisation de Southwick, elle rŽalise une triple correction portant sur le varus, lĠhyper extension et la rotation interne. Il sĠagit dĠune intervention complexe et laborieuse, nŽcessitant une apprŽciation spatiale mŽticuleuse des difformitŽs sur images scannŽes. La dŽsinsertion du psoas-iliaque neutralise ses effets compressifs sur le cartilage articulaire.

 

g.    LĠŽventualitŽ dĠune arthrodse doit tenir compte des impŽratifs de la marche normale au cours de laquelle on flŽchit lŽgŽrement les articulations principales du membre infŽrieur (genou & hanche) pour Žviter de racler le sol avec le talon. Aussi, doit-on fixer la hanche en trs lŽgres flexion, abduction et rotation externe. La bascule du bassin masque progressivement la boiterie rŽsultant du raccourcissement du membre.

 

h.    LĠintroduction dĠarthroplastie totale de la hanche sans ciment a rabaissŽ lĠ‰ge dĠindication de cette solution quĠon conseille actuellement aux adultes  ˆ partir de la trentaine dĠ‰ge. Elle est rŽalisable mme sur une hanche arthodŽsŽe.

 

 Les complications

La transfixion coxo-fŽmorale par le matŽriel dĠostŽosynthse introduit en percutanŽ endommage le cartilage articulaire, les ilots de nŽcrose induits par lĠŽrosion ont tendance ˆ confluer, leur extension est exacerbŽe par lĠirritation de la membrane synoviale qui dŽveloppe des granulomes aux effets abrasifs.

De nombreuses astuces et calculs tentent de minimiser ce risque en codifiant le centrage du matŽriel dĠostŽosynthse. Or cĠest lˆ que rŽside la difficultŽ, comment sĠorienter quand la tte se projette derrire un col apparemment dŽformŽ sans endommager le rŽseau vasculaire ? Il sĠagit lˆ dĠune manÏuvre dŽlicate, laborieuse et consommatrice de patience et de rayons.

LĠusage de vis aux dimensions adŽquates serait prŽfŽrable au faisceau de broches, le fait quĠune seule suffit ˆ stabiliser le glissement rŽduit considŽrablement les alŽas de cette manÏuvre dĠorientation.

 

Le raccourcissement du membre est la consŽquence de lĠascension du fŽmur ou dĠune ostŽotomie. Il induit ˆ son tour le dŽsŽquilibre du bassin, lĠhypotonie des fessiers et la rŽtroversion du grand trochanter. Le dŽficit peut tre compensŽ par le port dĠune semelle, ou spontanŽment par lĠŽquin du c™tŽ atteint combinŽ ou non au flexum du genou opposŽ.

 

 

- La nŽcrose de la tte fŽmorale est de nature ischŽmique. LĠartre circonflexe postŽrieure est la principale source dĠirrigation cervico-cŽphalique, lĠapport de lĠartre du ligament rond Žtant nŽgligeable aprs la troisime annŽe dĠ‰ge. Elle se dŽtache de la fŽmorale profonde, croise le bord mŽdial du tendon du psoas, puis le bord infŽrieur du col, aboutit ˆ sa face postŽrieure sur laquelle elle dŽveloppe vasculaire qui fait corps avec le pŽrioste jusquĠˆ la base de la tte fŽmorale dont il transperce la coque et se rŽsout dans le noyau Žpiphysaire.

LĠischŽmie rŽsultant dĠun glissement aigu peut tre due ˆ lĠŽpanchement intra-articulaire dont la pression crŽe les conditions dĠune tamponnade. GŽnŽralement, elle est le fait de lĠŽtirement ou la rupture du manchon pŽriostŽ lors des tentatives de rŽduction et des manipulations chirurgicales.

 

 

 

NŽcrose ischŽmique de la tte fŽmorale

 

La nŽcrose est rarement totale, elle porte habituellement sur le p™le supŽro-antŽrieur de la tte, lˆ o lĠappui est maximum. La zone ischŽmiŽe se condense, sĠaplatit progressivement avant de se transformer en s Žquestre, corps Žtranger menaant le cartilage sain.

La hanche atteinte peut rester indolore aussi longtemps que dure sa mobilitŽ. Le patient sĠhabitue progressivement ˆ son infirmitŽ ˆ laquelle il adapte son activitŽ physique. 

Les palliatifs proposŽs (traction, antalgiques, anti-inflammatoires, thermalisme, usage de cane, etc.) aident ˆ retarder la dŽcision dĠune arthrodse ou dĠune arthroplastie.

En cas de bilatŽralitŽ, la dŽcision thŽrapeutique tiendra compte de lĠ‰ge et du sexe, de lĠŽtat du capital articulaire, de lĠavis et des ambitions du patient.

- Si la fonction est partiellement conservŽe avec une tte  moyennement endommagŽe, on conseillera une ostŽotomie de recentrage ; lĠarthrodse sera envisagŽe du c™tŽ le plus endommagŽ.

- Quand les deux hanches sont sŽvrement atteintes, lĠarthroplastie dĠun c™tŽ prŽcŽdera de plusieurs mois ou annŽes lĠarthrodse du c™tŽ opposŽ.

- Enfin, une hanche arthrodse peut tre reconstituŽe artificiellement ˆ lĠ‰ge qui se prtera le  mieux.

 

- La chondrloyse est la destruction lente du cartilage articulaire coxo-fŽmoral ; elle correspond ˆ la coxite laminaire juvŽnile dŽcrite par Waldenstršm. Outre les facteurs mŽcaniques rapportŽs prŽcŽdemment, une prŽdisposition auto-immunitaire vis ˆ vis du cartilage hyalin interviendrait dans la gense de cette dŽgŽnŽrescence.

Elle sĠobserve dans la moitiŽ des cas dans les suites dĠune transfixion du cotyle ou dĠune ostŽotomie.

Le dŽveloppement de la chondrloyse sĠexprime de deux manires, la forme sŽvre Žvolue en quelques mois vers lĠankylose ; lĠaspect radiologique dŽbute par lĠostŽoporose pŽriphŽrique, le pincement de lĠinterligne articulaire, et lĠaccŽlŽration de la soudure des cartilages Žpiphysaire et trochantŽrien.

La forme bŽnigne se traduit souvent par la reconstitution partielle ou totale de lĠinterligne aprs une ˆ deux annŽes dĠŽvolution. La rŽgŽnŽration des chondrocytes a ŽtŽ observŽe dans les suites dĠostŽotomies cunŽiformes jusquĠˆ douze mois aprs lĠintervention. Certains auteurs attirent lĠattention sur une pŽriode ˆ risque de chondrloyse, conseillant de surseoir ˆ toute intervention chirurgicale, six mois ˆ douze mois aprs la soudure du cartilage.

Crawford pour sa part recommande la capsulotomie subtotale, lĠablation des ostŽophytes et du pannus, la tŽnotomie des adducteurs/psoas-iliaque et la mobilisation passive post opŽratoire sous traction et analgŽsiques.

En cas dĠŽchec, lĠarthrodse ou lĠarthroplastie seront envisagŽes.

 

- La hanche opposŽe doit faire lĠobjet dĠune attention soutenue lors du suivi clinique. Elle serait sujette ˆ une lyse du cartilage de croissance dans une proportion de prs de 40% selon plusieurs publications.

 

 

 

 

 

Le pronostic, serait globalement bon  en cas de glissement modŽrŽ et stabilisŽ sans aucune manipulation. Il en est autrement quand les consŽquences invalidantes liŽes ˆ certaines manÏuvres thŽrapeutiques annonciatrices dĠune sŽrieuse infirmitŽ.

 

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