Table
Acoustique
Géneralités
L'oreille Externe
L'oreille Moyenne
L'oreille Interne
La Voie Acoustique
Notes

Les Récepteurs acoustiques

Les organes sensoriels acoustiques décrits par Corti traduisent les ondes sonores en influx nerveux. L'information ainsi codée est transmise au cortex temporal par l'intermédiaire du nerf cochléaire, composante acoustique du VIII.  Les deux canevas suivants aideront à la mise en place de ces éléments.

(fig. 47)

On note :
- la succession des trois compartiments de l’oreille : interne (A), moyen (B) et externe (C) ;
- les deux conduits auditifs : externe (e) et interne (i) ;
- le compartiment A correspondrait au secteur cochléaire. La disposition hélicoïdale de la cochlée est remplacée par un tube recourbé en U couché dont l’ouverture
est  moulée sur une colonne osseuse (m). Ses deux branches correspondent aux rampes vestibulaire (rv) et tympanique (rt), elles communiquent au niveau du goulot marqué par l'astérisque (*).
- Le tube, rempli d’endolymphe, est obturé à ses deux extrémités par les membranes des fenêtres ovale (o) et ronde (r).

 

- Les récepteurs acoustiques sont logés dans le tube cochléaire (tc). Celui-ci est une structure membraneuse située dans la rampe vestibulaire.

- Les récepteurs (r) sont alignés sur une membrane flottante dite membrane spirale (teintée en vert), l'ensemble baigne dans le liquide endolymphatique.

- Ces cellules épithéliales sont au contact de filets nerveux qui aboutissent aux ganglions spiraux (g) situés dans un tunnel hélicoïdal, le canal spiral (cs), creusé dans la colonne centrale.

- Leurs axones quittent le limaçon et se regroupent dans le canal auditif interne, formant le tronc du nerf cochléaire, composante acoustique du
VIII (nc).

 

(fig. 48')

 


Les canevas suivants reprennent une coupe du canal cochléaire osseux au sein duquel seront mis en place le tube membraneux et son contenu.

- a: les deux rampes vestibulaire et tympaniques sont séparées par la cloison spirale dont le segment osseux (ls) est implanté dans la colonne osseuse
(m);
- b: l'autre segment membraneux (ms) se confond avec le plancher du tube cochléaire
(tc); deux autres parois, la membrane vestibulaire (de Reissner = mr) et la strie vasculaire (sv) complètent l'aspect prismatique de ce tube rempli d'endolymphe.


a : (fig. 51)


 

b : (fig. 52)

 


c : (fig. 53)


- c: les récepteurs acoustiques (1), principale structure de l'organe de Corti, sont des cellules épithéliales, leur pôle apical est rehaussé d’expansions protoplasmiques en forme de cils de longueur décroissante, surmontées d’une membrane fibro-gélatineuse, dénommée membrana tectoria (3) avec laquelle ils entrent  en contact lors de l'ébranlement de la membrane basale (3). Leur pôle caudal forme synapse avec les dendrites (4) du protoneurone situé dans le ganglion spiral(5). Les axones issus de ce dernier quittent la columelle et constituent la  composante acoustique du VIII (6).


En réalité, les récepteurs sont  multiples et polymorphes. Ils sont alignés en rangées parallèles et stabilisés sur la membrane spirale par des cellules de soutien (cs).
Ils forment deux groupements cellulaires disposés de part et d'autre d'un espace rempli d'une mixture ionique à travers lequel transitent  les dendrites :

- les récepteurs médians
(rm) forment une seule rangée de petites cellules piriformes. Leur particularité est d’être exclusivement sensoriels;
- les récepteurs latéraux
(rl) sont trois fois plus nombreux, disposés en plusieurs rangées. Leur pole basal fait synapse avec les dendrites de type I ainsi qu’avec des fibres efférentes issues du tronc cérébral.

 

(fig. 54)

 


La Voie Acoustique


Les vibrations sonores traversent trois milieux de densité spécifique, jusqu’aux récepteurs de Corti où s’effectue leur transduction en influx nerveux.
A partir de là, l’information codée emprunte une longue voie à travers le névraxe, jusqu'au cortex temporal où siège le centre primaire de l’audition.
 

- L’autre contingent de fibres issues du noyau ventral effectuent un trajet similaire, mais en profondeur au sein de la calotte pontique.
 L'intrication de leurs segments transversaux issus des deux côtés s'entrecroisent, formant une trame dénommée corps trapézoïde
(ct) au sein de laquelle sont enfouis les noyaux
de même nom
(3).





Au fur et à mesure qu’il s’achemine vers le mésencéphale, le lemnisque latéral est rejoint par des fibres issues des noyaux annexés au système acoustique.

Ces derniers sont des centres réflexes échelonnés le long de la voie auditive, les mieux connus sont le noyau du corps trapézoïde
(3), l'olive pontique (4) et le noyau lemniscal (5). Les interconnexions établies avec ces formations interviennent à plusieurs niveaux, tels :
- l’identification de la source sonore ;
- l'association de la motricité conjuguée de la tête et des yeux en réponse à un stimulus sonore ;
- la protection de s récepteurs acoustiques contre les sons de fréquence et d’intensité élevées.

 

(fig. 63)


Les trois coupes suivantes précisent la position du lemnisque latéral aux niveaux pontique et mésencéphalique du tronc cérébral:

 

 

- Au niveau rostral du pont, le faisceau lemniscal latéral (teinté en jaune) est situé dans la calotte, en arrière des fibres pyramidales (fp). Les faisceaux spino-cérébelleux ventral (scv), rubro-spinal (rs) et celui de la racine ascendante du trijumeau (V) lui sont antérieurs.

Son flanc médial est longé par le faisceau spino-thalamique
(st) et le lemnisque médial (Lm), voies de la sensibilité thermo-algésique et épicritique.

 

            

(fig. 67)

 


 


(fig. 68) : Vue latérale de la partie rostrale du tronc cérébral

 


(fig. 69) : Coupe transversale du mésencéphale / niveau des collicules inférieurs

- Au niveau de la face latérale du pédoncule cérébral, il y est très superficiel, il occupe la région dite du triangle de Reil (*), on nomme ce court tronçon faisceau latéral de l’isthme.
- Sur une coupe transversale du pédoncule cérébral, il forme avec les autres faisceaux de la sensibilité générale qui l'accompagnent une sorte d'équerre dont l’angle correspond au sillon latéral de l’isthme. A partir de là, il amorce un trajet incurvé jusqu’au collicule inférieur
(ci) auquel il abandonne quelques fibres, puis passe dans le bras conjonctival inférieur et se termine dans le corps géniculé médial (gm).

Le cortex auditif  correspond aux aires 41et 42 de Brodmann.


(fig. 74) : Coupe coronale du cerveau passant par le lobe de l'insula

 

 

 


- Le dernier tronçon de la voie acoustique (les radiations auditives) est représenté par le tracé vert. Il aboutit au

cortex auditif qui couvre le versant sylvien de T1, dénommé gyrus temporal transverse.

 

Cette aire est circonscrite par une aire acoustico-psychique (gnosie auditive) dont la composante postérieure correspond au planum temporal (pt).



Aspect latéral de l'hémisphère gauche.

L'écartement des lèvres de la scissure de Sylvius découvre le lobe de l'insula délimité par son pôle (1) et le sillon circonférentiel (2).
L'éversion de la lèvre temporale expose le versant sylvien de T1 dénommé gyrus temporal transverse; il est subdivisé en deux aires, le gyrus de Heschl (gH) en occupe la plus grande part, et son prolongement postérieur, le planum temporal (pt).



 

(fig. 73)

On admet que les sons aigus sont enregistrés dans l'aire la plus interne du gyrus de Heschl, tandis que les sons graves le sont dans l'aire la plus externe.
Il existe une nette disproportion du volume de ce cortex auditif chez les droitiers. En effet, c’est  en partie dans cette aire que se trouve situé le centre de Wernicke ou centre de l’audition verbale ; il correspond à la partie postérieure des T1 et T2.

Synthèse de la voie acoustique

Des noyaux cochléaires partent des faisceaux de fibres transversales représentées par les stries acoustiques (sa) situées sous le plancher ventriculaire et par le corps trapézoïde (ct) en profondeur, au sein de la calotte bulbo-pontique.
Leur direction change au bord latéral du pont, devient ascendante vers le mésencéphale.

Ce segment est le lemnisque latéral (L L) ou(ruban latéral de Reil) de la voie acoustique. Il monte dans la  région latéro-dorsale de la calotte ponto-mésencéphalique, atteint le collicule inférieur (7) où quelques fibres font relais, passe dans le bras conjonctival correspondant (8) et se termine dans le corps géniculé médial (9)
Ce dernier est relié au cortex auditif temporal par les radiations auditives qui traversent la région sous-lenticulaire de la capsule interne.

 

 

 

(fig. 70)

 

1 : noyau du corps trapézoïde
2 : noyau olivaire pontique
3 : corps restiforme
4 : noyau du lemnisque latéral
5 : pédoncule cérébelleux supérieur
6 : substance noire
7 : collicule inférieur
8 : bras conjonctival inférieur 
9 : corps géniculé médial
IV : nerf trochléaire
VI : nerf  abducens
VII : nerf facial

aq : aqueduc de Sylvius
ct : corps trapézoïde
d : noyau cochléaire dorsal
LL : lemnisque latéral 
Lm : lemnisque médial
nc : noyau caudé      
nL : noyau lenticulaire
sa : strie acoustique   
T : Thalamus
T1 : circonv. temporale supérieure
 v : noyau cochléaire ventral
 V4 : 4° ventricule


La voie efférente

Les fibres constitutives de la racine cochléaire sont pour la plupart des fibres afférentes, c'est-à-dire qu'elles sont orientées vers le tronc cérébral.
Cependant, elle comprend un faible contingent de fibres efférentes reliant en sens inverse ce dernier aux récepteurs latéraux de l’organe de Corti.
Issues du cortex auditif, elles transitent par le collicule inférieur, décussent au niveau de la calotte du tronc cérébral, font relais dans l'olive du pont,
puis quittent le névraxe en empruntant la racine vestibulaire qui les guide jusqu’à la cochlée où elles se terminent dans l’organe de Corti.
C'est par l'intermédiaire de cette voie descendante que le cerveau est en mesure d’influencer ses afférences auditives en inhibant l’excès d’influx émanant de la cochlée.

 




(fig. 71)

(fig. 72)