La disposition concentrique des parties molles
pariŽtales rŽalise les conditions optima de contention du contenu et dÕŽtanchŽitŽ,
obturant presque totalement les nombreux orifices naturels, points faibles
livrant passage ˆ des formations vasculo-nerveuses, gŽnitales et ˆ des reliquats
embryonnaires.
Fig.
01 |
Le
schŽma ci-contre est une coupe frontale du tronc.
LÕabdomen
a lÕaspect dÕun sablier interposŽ entre le thorax et le bassin ;
Il en est sŽparŽ par deux nappes musculaires, les
diaphragmes thoracique et pelvien. Ce sont des muscles plats disposŽs en d™me
ˆ convexitŽ proximale pour lÕun et distale pour lÕautre. LÕaspect
gŽnŽral est trs variable dÕaprs la morphologie du sujet, et modifiable selon les circonstances
naturelles ou pathologiques.
Les
parois sont de texture
musculo-aponŽvrotique, renforcŽe en arrire par le rachis, et aux extrŽmitŽs
par la lisire des squelettes thoracique et pelvien.
Elle
comporte trois niveaux correspondant aux rŽgions : sus-ombilicale ou thoraco-abdominale (b),
ombilicale ou abdominale moyenne (c)
et sous-ombilicale ou abdomino-pelvienne (d) ; cette topographie
ŽtagŽe est le rŽsultat de la disposition des organes et des
cloisonnements pŽritonŽaux.
Nous
Žtudierons tout dÕabord les formations constitutives de la paroi, le contenu
fera lÕobjet d'un chapitre ˆ part.
|
La cavitŽ
abdominale est dŽlimitŽe par des parois musculo-aponŽvrotiques et osseuses, le
diaphragme en haut, le rachis lombaire flanquŽ des deux muscles psoas en
arrire, et les nappes musculaires latŽralement et en avant.
Fig.02 |
Lacoupe transversale de lÕŽtage moyen de
lÕabdomen met en Žvidence :
- le rachis lombaire reprŽsentŽ par L3, sa
protrusion ˆ lÕintŽrieur de la cavitŽ est accentuŽe par le volume des troncs
vasculaires (aorte et veine cave infŽrieure) ; - les gaines aponŽvrotiques semblent partir du
squelette lombaire, elles dŽlimitent des loges occupŽes par les muscles grands droits (a) les
muscles larges (b), les psoas (c), les carrŽs des lombes (d) et la musculature
spinale (e). |
I. Le rachis lombaire est
formŽ de cinq vertbres et de leurs disques.
Fig.
03 |
Quelques particularitŽs sont ˆ noter : - Les corps vertŽbraux sont massifs, ils se sont
dŽveloppŽs transversalement et en Žpaisseur progressivement de L1 ˆ L5 ;
la lordose lombaire accentue la voussure du promontoire. - Les
apophyses transverses portent des reliefs costiformes, celles de L5 sont les plus
dŽveloppŽes. - La 12¡ c™te est de longueur et dÕinclinaison
variables, son extrŽmitŽ affleure le niveau du disque de L2. - Le point culminant de la crte iliaque rase
le plan passant par L4,
deux travŽes de doigt la sŽparent du rebord costal. - L3 est un important relai musculaire. - Le volume compris entre les deux crêtes iliaques et le
dŽtroit supŽrieur correspond au grand bassin ; il inclut les fosses
iliaques et les ailerons du sacrum.
|
II.
Les parties molles constituent latŽralement
une paroi continue faite de couches musculaire et aponŽvrotiques, elles sont agencŽes
en arcs concentriques intercalŽs entre les grands droits en avant et la
musculature insérée sur le rachis en arrire.
Fig.04 |
1.
Les deux grands droits de
lÕabdomen, sont des muscles plats, de forme triangulaire ˆ sommet tronquŽ
infŽrieur ; ils sont allongŽs de part et dÕautre de la ligne xipho
pubienne. La base dÕinsertion thoracique se confond avec les digitations du
grand pectoral, de la xipho•de au 5¡cartilage
costal. Le corps musculaire
est interrompu par des intersections aponŽvrotiques transversales, elles
dŽterminent des aires charnues bien mises en Žvidence chez les sujets
musclŽs. Le sommet se termine
sur le bord supŽrieur du pubis entre lÕŽpine et la symphyse. Les intersections
fibreuses, homologues des arcs costaux, rappellent la structure mŽtamŽrique du
tronc.
Chaque corps
musculaire coulisse ˆ lÕintŽrieur dÕun fourreau fibreux formŽ par les
expansions aponŽvrotiques ventrales des muscles latéraux. LÕentrecroisement de
leurs fibres le long de la ligne xipho-pubienne constitue la ligne blanche.
On
note – inconstamment - la prŽsence dÕun petit muscle, le pyramidal,
appliquŽ contre la face antŽrieure du grand droit et tendu de la symphyse ˆ
la ligne blanche sous ombilicale. |
2.
Les muscles
larges forment le groupe latŽral composŽ de trois muscles
plats disposŽs concentriquement. Leur disposition concentrique et lÕorientation tout
azimut de leurs fibres rŽalisent un plan musculo-fibreux continu et rŽsistant.
Ce sont de chaque c™tŽ et ˆ partir de la profondeur, le transverse, le petit
oblique et le grand oblique.
á Le
muscle transverse est le plus profond et le plus mince. Son origine
postŽrieure est une lame fibreuse tressŽe insŽrŽe sur les apophyses transverses
et les Žpineuses lombaires, sur la dernire c™te et sur le tiers postŽrieur de
la crte iliaque. La nappe musculaire qui sÕen dŽtache se dŽveloppe
latŽralement en sÕaccrochant sur la face interne des six dernires c™tes, sur
le reste de la crte iliaque et sur la moitiŽ de lÕarcade crurale.
Fig. 05 : Les insertions postŽrieures du muscle
transverse / aspect intra abdominal. |
Fig. 06 : Aspect intra abdominal de la paroi antŽrieure |
a : insertions fibreuses dorsales / b : faisceaux de fibres
musculaires arciformes et
transversales en continuitŽ avec : lame aponŽvrotique (c) dont les fibres sÕentrecroiseront avec leurs homologues
de part et dÕautre de la ligne mŽdiane xipho-pubienne. |
a: nappe musculaire du transverse / b : aponŽvrose / c :
tendon conjoint d : orifice interne du canal inguinal / e : aire non recouverte des
grands droits f : arcade fibreuse de Douglas /
g : cicatrice interne de
lÕombilic h : ligament de Gimbernat |
Ce plan musculaire croise par derrire les
trois quarts du muscle grand droit homolatŽral. La confluence des faisceaux
musculaires issus de lÕarcade crurale avec leurs homologues appartenant au
petit oblique forme un tendon commun qui se termine sur le bord supŽrieur du pubis
et de la crte pectinŽale. Ce tendon conjoint passe en pont au-dessus du
contenu du canal. LÕaire sous-ombilicale des muscles grands droits mise ˆ nu
est limitŽe par un tassement de fibres formant lÕarcade de Douglas.
Fig. 07 |
á
Le petit oblique constitue plan intermŽdiaire
des muscles larges ; son origine se confond avec lÕinsertion distale du
transverse, cÕest-ˆ-dire la crte iliaque et la moitiŽ latŽrale de lÕarcade
crurale. Les fibres
musculaires qui sÕen dŽtachent forme un éventail Žventail de faisceaux ;
-
les proximaux se terminent
sur les dernires c™tes,
-
les intermŽdiaires se prolongent par
une nappe tendineuse jusquÕˆ la ligne blanche aprs avoir engainŽ le muscle
grand droit sur ses deux faces ; -
enfin les faisceaux distaux constituent
avec leurs homologues du transverse le tendon conjoint ; de ce dernier
se dŽtachent les fibres du muscle crŽmaster qui se termine chez lÕhomme sur
lÕenveloppe pŽritonŽale du testicule. |
á Le
grand oblique constitue le plan superficiel. Son origine est thoracique
par des digitations imbriquŽes avec celles du grand pectoral sur les huit
dernires c™tes, Le corps musculaire triangulaire se prolonge par une vaste
aponŽvrose ˆ laquelle on reconnait trois portions:
á lÕaire
proximale sÕŽpanouit sur la ligne blanche,
á la
portion distale se fixe sur la crte iliaque et lÕarcade crurale.
á enfin,
la portion intermŽdiaire, fasciculŽe, se termine sur la symphyse et lÕŽpine du
pubis par deux faisceaux appelŽs piliers du canal inguinal dont lÕŽcartement en V inversŽ
dŽlimite lÕorifice externe de ce dernier. Un troisime faisceau (le ligament de Colles),
plus postŽrieur, passe de lÕautre c™tŽ de la symphyse.
Fig.
08 |
Fig.
09 |
1 : partie charnue du muscle grand oblique / 2 : partie aponŽvrotique / 3 : digitations du muscle grand
pectoral a : grand droit de lÕabdomen / b : intersection fibreuse / c : pyramidal / d :
grand oblique / e :
aponŽvrose du gd oblique f : arcade crurale confondue avec cette aponŽvrose / g : orifice externe du canal
inguinal |
- Les deux muscles psoas
sont disposŽs face aux grands droits, ils sÕŽtendent des flancs du rachis
lombaire à l'estrémité supérieure du fŽmur.
Fig.10 |
Chaque psoas est
dÕaspect triangulaire ˆ base verticale insŽrŽe sur toute la hauteur de la gouttire
comprise entre les corps vertŽbraux et les transverses correspondantes. Sa portion distale
se confond avec la nappe du muscle iliaque tapissant la fosse de mme nom;
leur tendon commun, volumineux, quitte le bassin en passant sous lÕarcade
crurale et se termine sur le petit trochanter.
Sa gaine fibreuse (fascia iliaca) ;
constitue le plan latŽro-vertŽbral sur lequel viennent se fixer fascias et
les formations rŽtro-pŽritonŽales dont les reins.
á
Le carrŽ des lombes, est en
arrire et lŽgrement dŽcalŽ du psoas, il forme un plan charnu tendu de la
12¡ c™te au segment postŽrieur de la crte iliaque.
Les fibres dÕorigine
de ce groupe musculaire prŽvertŽbral sont intriquŽes avec celles du
diaphragme et du transverse. _____________________________ a : pilier du diaphragme / b :
arcade du psoas / c : arcade
du carrŽ des lombes d :
arcade du transverse / e : arcade inguinale |
- Le groupe postŽrieur
est une masse charnue comblant les gouttires vertŽbrales, de part et dÕautre
des apophyses Žpineuses. Elle comprend plusieurs muscles superposŽs; ce sont,
principalement et ˆ partir de la superficie, le grand dorsal, le dentelŽ
infŽrieur et la masse commune.
Fig.11 |
á
La masse commune
(a)
occupe la gouttire latŽro-vertŽbrale postŽrieure; seule
la portion lombaire appartient ˆ ce groupe. á
Plus en arrire, le petit dentelŽ
infŽrieur (c), est tendu de la
ligne Žpineuse dorso-lombaire ˆ lÕangle postŽrieur des dernires c™tes.
á
Son
bord latŽral dŽlimite avec la masse commune, la 12¡ c™te et le petit oblique (b) le quadrilatre de Grynfeltt (*) qui donne accs ˆ la loge rŽnale.
á
Enfin, le grand dorsal (d)
recouvre lÕensemble, il appartient ˆ ce groupe par sa
portion lombaire. Son origine est une large aponŽvrose ŽtalŽe de la crte
iliaque au ligament inter-Žpineux, du sacrum ˆ mi-hauteur du rachis thoracique.
Les fibres
musculaires qui sÕen dŽtachent se ramassent progressivement en un corps
triangulaire qui monte vers le creux de lÕaisselle, sÕaccroche aux dernires
c™tes puis ˆ la pointe de lÕomoplate ; il subit au terme de son trajet
une torsion qui lÕoriente vers le fond de la gouttire intertuberculaire de
lÕhumŽrus. Il se termine par un
tendon plat qui constitue le plan postŽrieur du creux axillaire. |
Les planss aponŽvrotiques.
Chaque grand
droit de lÕabdomen coulisse dans une gaine formŽe par les prolongements fibreux
Žmanant des trois muscles larges avant leur entrecroisement le long de la ligne
blanche. Cependant, cette gaine est incomplte au niveau distal de la
face postŽrieure du muscle, lÕaire mise ˆ nu nÕest sŽparŽe du pŽritoine
pariŽtal que par le fascia transversalis, la limite du plan fibreux constitue
lÕarcade de Douglas (v.
fig. 06).
Fig.12 |
Le fascia
transversalis est une condensation cellulo-fibreuse, interposŽe entre le
transverse et le pŽritoine pariŽtal. Il est renforcŽ en certains endroits,
principalement autour de lÕorifice profond du canal inguinal, par des
expansions fibreuses provenant des muscles larges et appelŽes abusivement
ligaments dont celui de Cooper. Ce dernier est une
bandelette fibreuse Žpaisse dÕun demi cm prolongeant lÕancrage mŽdial de
lÕarcade crurale sur le bord supŽrieur du pubis ; il est utilisable dans
la cure des hernies inguinales. ______________________________ 1 :
grand oblique / 2 : petit oblique / 3 : transverse 4 : fascia transversalis / 5 : aponŽvrose dÕorigine du
transverse 6 : carrŽ des lombes / 7 : grand dorsal / 8 : masse commune 9 : petit dentelŽ infŽrieur / 10 :
psoas / 11 : grands droits. |
Du point de vue dynamique, les muscles pariŽtaux interviennent par leurs tonus et
leurs contractions comme mobilisateurs du tronc et modulateurs de la pression intra abdominale.
-
Les muscles larges sont flŽchisseurs
latŽraux; la contraction simultanŽe du grand oblique dÕun c™tŽ et du petit
oblique controlatŽral provoque la rotation du tronc, leurs faisceaux Žtant
parallles. La flexion ventrale est assurŽe par les grands droits, leur
contraction forcée protge les viscres contre les effets dÕun
traumatisme portŽ directement de face.
-
Ils se comportent en antagonistes du
diaphragme en inspiration profonde; par contre ils se contractent
synergiquement quand il faut expulser le contenu des organes abdominaux (miction, dŽfŽcation,
vomissements, accouchement) ou durant les efforts de toux, de rire, de chant...
-
Les fluctuations de la pression intra
abdominale agissent également sur les rŽseaux veineux en activant le retour
du sang vers le cÏur.
-
De plus, leur r™le dynamique dans la
contention des organes abdominaux est bien plus efficace que celui des fascias et des ligaments.
-
Le tonus de lÕensemble stabilise le
tronc, et leurs contractions modifient lÕampliance thoracique.
á
La
ligne blanche (xop) rŽsulte de lÕentrecroisement sur la ligne mŽdiane des
fibres aponŽvrotiques prolongeant les muscles larges. Cette ligne de
dŽcussation sÕŽtend de lÕappendice xipho•de au ligament sus-pubien de la symphyse. Elle
commence en haut par un segment rubanŽ large dÕun demi centimtre, puis
rŽtrŽcit progressivement pour devenir linŽaire ˆ partir de lÕombilic. Le
segment sus ombilical est percŽ de minuscules orifices livrant passage ˆ des
vaisseaux, aux rameaux perforants issus des derniers nerfs intercostaux et
ˆ des lobules graisseux, leur confluence favorise le développement d'une hernie de la ligne blanche.
Fig.13 |
|
Cette cicatrice fÏtale est le terme dÕune sŽrie
de transformations de la paroi antŽrieure de lÕabdomen. Celle-ci est
inexistante au dŽbut du dŽveloppement, lÕembryon Žtant accolŽ ˆ la vŽsicule
blastodermique. Au stade fÏtal, lÕaire dÕunion foeto-placentaire commence ˆ se
rŽtrŽcir ;
puis ˆ partir du troisime mois, la rŽgion
ombilicale commence ˆ sÕindividualiser sous forme dÕun sac membraneux
(omphalique) tapissŽ de pŽritoine, contenant les anses intestinales qui
intgrent la cavitŽ abdominale en dŽveloppement. Au terme de son
rŽtrŽcissement, lÕanneau résiduel nÕest traversŽ que par la veine ombilicale, les deux artres et lÕouraque.
A la naissance, lÕorifice est obturŽ par
lÕimplantation du cordon dont la tranche de section se cicatrise en quelques
jours, les vaisseaux et lÕouraque se fibrosent tout en rŽtractant les tŽguments
vers lÕintŽrieur et en bas.
La fig. 14 schŽmatise la face
profonde de la paroi antŽrieure abdominale, centrŽe par la cicatrice fibreuse
de lÕombilic (c). Les espaces a & b
correspondent respectivement ˆ la cavitŽ pŽritonŽale et sous
pŽritonŽale ; cette dernire est lÕaire de projection de la vessie dont
le d™me et les parois latŽrales se prolongent vers lÕombilic par lÕouraque (2)
et les cordons fibreux droit et gauche (3), vestiges des
artres ombilicales. Le fond
ombilical est reliŽ au foie par la veine transformŽe par la fibrose en
ligament rond (1). . |
Fig.
14 |
Fig. 15 |
LÕanneau ombilical se renforce par des fibres
arciformes, sa moitiŽ distale est comblŽe par le noyau que forment la peau,
lÕouraque et les vaisseaux ombilicaux, tandis que la zone proximale
nÕest constituŽe que de tŽguments fins couvrant une mince couche
aponŽvrotique doublŽe de pŽritoine, cÕest le point faible sige des hernies
ombilicales. Les reliquats fÏtaux sont ŽparpillŽs dans
lÕespace compris entre fascia
transversalis et pŽritoine, lÕouraque descend vers le sommet de la
vessie ; les artres ombilicales sÕen Žloignent en direction des artres
hypogastriques ; quant ˆ la veine, devenue ligament rond, elle remonte
vers la face infŽrieure du foie. |
fig. 16 Dans lÕensemble, le canal inguinal rŽsulterait
de la superposition de trois arcades fibro-musculaires formŽes par
les terminaisons sus-pubiennes des muscles larges de lÕabdomen.
Les piliers de ces structures reposent sur le ligament inguinal
renforcŽ par lÕinsertion du grand oblique. La disposition en chicane de ces
arcades dŽtermine lÕorientation oblique du canal dans le sens antŽro-mŽdial,
ouvert tout prs de lÕinsertion des grands droits de lÕabdomen (a).
La figure ci-dessus schŽmatise une coupe
transversale de la paroi antŽrieure de lÕabdomen. La flche indique
lÕorientation du canal. LÕorifice superficiel est bordŽ par les deux
piliers mŽdial (1) et latŽral (2)
du grand oblique (go). Les terminaisons des deux autres muscles,
petit oblique (po) et transverse (tr),
fusionnent en tendon conjoint (tc).
|
Le tonus musculaire joint ˆ la pression
abdominale suffisent ˆ transformer la faiblesse de cette zone pariŽtale en un
plan rŽsistant et Žtanche.
La faiblesse, la paralysie des muscles larges ou leur
rel‰chement modifient lÕorientation et le calibre de ce canal, crŽant ainsi les
conditions anatomiques dÕune hernie inguinale.
LÕorifice externe correspond ˆ lÕarcade
superficielle du canal soutenue par les piliers mŽdial et latŽral. Il sÕagit
plut™t dÕun interstice triangulaire amŽnagŽ ˆ travers la terminaison sus-pubienne
du grand oblique. Il est renforcŽ en superficie par des fibres arciformes passant
en pont entre les deux piliers. DÕautres fibres issues de la face profonde du
grand oblique du c™tŽ opposŽ, passent au-dessus de la symphyse et viennent
renforcer la base dÕinsertion des piliers homolatŽraux, elles constituent le
ligament de Colles.
Quant ˆ lÕorifice interne, ses berges sont ourlŽes
par des fibres arciformes provenant de lÕarcade fibreuse de Douglas
|
|
Fig.
17 :
Plan superficiel de la paroi antŽrieure de lÕabdomen 1 :
pilier mŽdial gauche (lÕablation du droit dŽcouvre le pilier postŽrieur de ce
c™tŽ 2 : piler latŽral / 3 : pilier postŽrieur (ligament de Colles) a : muscles grands droits / b : grand oblique / c :
muscle psoas & nerf crural d : artre, veine & ganglions fŽmoraux / e :
ligament de Gimbernat |
Fig.
18 :
Plan profond de la paroi antŽrieure de lÕabdomen a & b :
muscle & aponŽvrose du transverse /
c : tendon conjoint
qui forme lÕarcade supŽrieure du canal inguinal / d : orifice interne du canal e : aspect postŽrieur des muscles grands droits / f : arcade de Douglas et son
prolongement fibreux qui renforce la berge infŽrieure du canal. |
Le Diaphragme est la paroi supérieure de la cavité abdominale (b). Il s'agit d'une nappe musculo-fibreuse insŽrŽe
sur le pourtour de la base du thorax (a).
Son excs dÕŽtoffe le transforme en d™me moulŽ sur les viscres
sous-jacents, ses dŽplacements
verticaux, tel un piston, font de lui le principal moteur de la mécanique respiratoire.
|
fig. 19 |
Fig. 20 |
Les fibres musculaires issues du pŽrimtre
dÕinsertion sont de type digastrique, lÕintrication de leurs tendons
intermŽdiaires forme la membrane fibreuse centrale dŽnommŽe centre phrŽnique.
LÕŽtanchŽitŽ de cette nappe est rŽelle malgrŽ
la prŽsence de nombreux orifices naturels livrant passage ˆ des formations
vasculo-nerveuses et digestives en transit entre les deux Žtages, thoracique
et abdominal. Outre les orifices principaux, la couronne musculaire prŽsente
des dŽhiscences et points faibles qui favorisent – dans des
circonstances anormales – le dŽveloppement de hernie diaphragmatique ou
lÕextension de foyers septiques. La face abdominale telle quÕelle est
schŽmatisŽe ci-contre, montre le passage des trois formations tubulaires ˆ
travers des orifices de texture appropriŽe : - les deux troncs vasculaires, aorte (a)
et veine cave infŽrieure (b) empruntent des orifices ˆ contour
fibreux, non contractiles ; tandis que lÕÏsophage (c)
est cravatŽ par un puissant
faisceau de fibres musculaires. |
Fig. 21 |
Les insertions pŽriphŽriques
se font par des faisceaux musculaires et tendineux prenant attache sur le
squelette de la base du thorax.
Or, le poutour de ce dernier nÕest ni
rŽgulier ni continu.
Sa moitiŽ antŽrieure, allant dÕune 10¡ c™te ˆ
lÕautre, constitue une ligne dÕinsertion sans interruption, sur laquelle
sÕimplantent directement les fibres musculaires. Par contre, la portion postŽrieure est hŽrissŽe, de chaque
c™tŽ de lÕaxe vertŽbral, de points dÕinsertion en marches dÕescalier, leur
transformation en une ligne continue est rendue possible par des ponts
fibreux jetŽs dÕune extrŽmitŽ osseuse ˆ lÕautre. Ainsi, la couronne musculaire du diaphragme
sÕinsre directement sur le squelette xipho-chondro-costal, et par lÕintermŽdiaire
de tendons fibreux fixŽs sur les reliefs du plan vertŽbro-costal. Fig.
22 |
|
- Les moyens dÕattache
postŽrieurs sont donc fibreux, en forme de cordons Žpais. Leur
disposition permet de distinguer ceux qui se fixent verticalement sur le rachis,
appelŽs piliers, ou des arcades
tendues entre les saillies vertŽbro-costales.
On dŽcrit une
paire de piliers de part et dÕautre de lÕaxe vertŽbral, le plus dŽveloppŽ est
dit principal (a), bien distinct de son
homologue, le pilier accessoire (b)
qui longe son flanc latŽral.
Le pilier
principal droit (a) se fixe sur les corps
des trois premires vertbres lombaires ainsi que sur les disques
intermŽdiaires ; celui de gauche se dŽtache de L2 et
des disques adjacents. Les fibres tendineuses issues du bord mŽdial de chaque
pilier se dŽtachent du plan vertŽbral, sÕentrecroisent et forment devant T12 une
arcade mŽdiane qui constitue l'atceau antérieur de lÕorifice aortique (1).
fig.23 |
fig.24 |
- CÕest ˆ partir du
pilier accessoire (b) que sont tendues transversalement
trois arcades, moulŽes chacune sur un muscle appartenant ˆ la paroi postŽrieure
de lÕabdomen ; ce sont les arcades du psoas (c),
du carrŽ des lombes (d) et
du transverse (e). Elles forment de
chaque c™tŽ une ligne irrŽgulire mais continue dÕo rayonnent les fibres postŽrieures
du dôme musculaire.
fig.
25 |
fig. 26 : piliers &
arcades. |
La composante charnue
est ainsi faite de fibres musculaires radiaires insŽrŽes sur le pourtour de la
base du thorax, orientŽes vers le centre phrŽnique sur lequel elles se
terminent.
- Les fibres nŽes de lÕarcade mŽdiale
sÕentrecroisent horizontalement et dŽlimitent ˆ la hauteur de T10
lÕorifice hiatal ˆ travers lequel passe lÕÏsophage ;
- les fibres provenant des deux autres arcades
mŽnagent entre elles une fente triangulaire, le hiatus costo-diaphragmatique ou
costo-lombaire, principal point faible du diaphragme.
- Le centre
phrŽnique est la composante tendineuse du diaphragme; sa limite
pŽriphŽrique se continue insensiblement avec les fibres de la couronne
musculaire, de telle faon que chaque bout dÕune fibre tendineuse se prolonge
par une fibre musculaire. A ce titre, le diaphragme rŽsulterait de
lÕassemblage dÕun grand nombre de muscles digastriques. LÕintrication de lÕensemble des fibres
tendineuses dessine une nappe rŽsistante, dÕaspect en trfle ˆ trois
folioles, deux postŽrieures et une antŽrieure. Des faisceaux de fibres sÕisolent en formant
des bandelettes dont lÕentrecroisement dŽlimite ˆ la hauteur de T8 lÕorifice de
la veine cave infŽrieure (2).
fig.
27 |
|
a : pilier principal / b :
pilier accessoire / c :
arcade du psoas / d : arcade
du carrŽ des lombes / e : arcade du transverse / cÕ : psoas / dÕ :
carrŽ des lombes / eÕ :
transverse 1 : orifice de lÕaorte / 2 : orifice de la Vci / 3 :
orifice hiatal, de lÕÏsophage (3) |
Les orifices du diaphragme
se distinguent par leurs dimensions et leur texture.
la veine cave
infŽrieure et au nerf phrŽnique droit (j).
Fig.
28 :
Face abdominale du diaphragme Les piliers principal
(a) & accessoire (b) Le pourtour des
orifices de lÕaorte et de la Vci est fibreux, celui de lÕÏsophage
est musculaire. |
fig.
29 :
Projections des niveaux des orifices livrant passage ˆ lÕaorte, ˆ
lÕÏsophage et ˆ la veine cave
infŽrieure. |
- LÕorifice aortique se situe entre les
deux piliers principaux, devant le corps de la 12¡ vertbre thoracique. SituŽ hors du
centre phrŽnique, il est ovalaire et orientŽ de biais, entre le plan vertŽbral
et lÕarcade mŽdiane. Il est traversé par lÕaorte et le canal thoracique.
Il est entirement musculaire, rŽsultant de
lÕentrecroisement en chiffre 8 des fibres charnues issues des
piliers principaux et de leur arcade
commune. Il est emprunté par lÕÏsophage, les deux nerfs
pneumogastriques (xd /xg) et les vaisseaux
destinŽs ˆ lÕÏsophage hiatal.
b - Les petits orifices livrent
passage ˆ des ŽlŽments vasculaires ou nerveux, les plus constants sont :
- Les
orifices situŽs de part et dÕautre du pilier accessoire, ils sont traversŽs par
dÕimportants troncs nerveux destinŽs aux organes abdominaux dont la chaine
sympathique (S).
fig. 30 |
Fig.
31 |
- Le hiatus costo-diaphragmatique (4)
est inconstamment obturŽ par des lymphatiques et du tissu graisseux, ce qui en fait
une voie de diffusion septique.
Le diaphragme ainsi structurŽ et observŽ ˆ
travers la paroi antŽrieure du thorax (supposŽe transparente), a lÕaspect
dÕun parachute bien ouvert, dont le d™me comporte une partie centrale
fibreuse ou centre phrŽnique sur laquelle repose le cÏur, et deux coupoles
latŽrales faites de fibres musculaires : la droite - soulevŽe par la voussure
du foie - est plus haute que la gauche qui est moulŽe sur le p™le rŽpressible
de lÕestomac. La projection du sommet de la coupole droite
sur la paroi antŽrieure du thorax se situe ˆ un cm au-dessous du bout du
sein, celle de gauche se projette un espace intercostal plus bas.
|
fig. 32 |
Du point de vue fonctionnel, le diaphragme est
le principal muscle inspirateur. La contraction synergique des fibres de la
couronne charnue attire le centre phrŽnique vers le bas, tout en le faisant
glisser sur les viscres abdominaux compressŽs en une masse homogne. Il en
rŽsulte lÕaugmentation en hauteur du volume de la cavitŽ thoracique.
DÕautres facteurs interviennent dans
lÕampliation de la capacitŽ du thorax, tels:
- lÕŽlargissement transversal induit par
lÕhorizontalisation des c™tes, mobilisŽes par les muscles insŽrŽs sur la paroi
latŽrale (intercostaux, grands dentelŽs);
- lÕaugmentation du diamtre antŽro-postŽrieur
due ˆ l'abduction du corps sternal par les muscles grands pectoraux;
- et le tonus de la paroi abdominale qui se
comporte en antagoniste.
- Le volume abdominal,
dŽlimitŽ par le cylindre pariŽtal et fermŽ ˆ ses deux extrŽmitŽs par les diaphragmes
thoracique et pelvien ; il comporte un Žtage moyen, abdominal
proprement dit, prolongŽ en haut par lÕespace abdomino-thoracique enfoui
sous le d™me diaphragmatique, et en bas par la cavitŽ abdomino-pelvienne.
Fig. 33:
Hc & HcÕ : hypochondres droit & gauche / Fid & FidÕ : Fosses iliaques droite &
gauche
Fd & Fg : Flancs droit & gauche / Eg : Epigastre / Hg : Hypogastre
/ RO : RŽgion
ombilicale |
|
Le schŽma ci-contre montre les organes
digestifs rŽpartis en deux Žtages : -
lÕestomac et les glandes digestives
(foie, pancrŽas et rate) occupent lÕŽtage thoraco-abdominal bien protŽgŽs par
le squelette pariŽtal ; -
Le tube digestif reprŽsentŽ par le
colon dont la disposition encadre lÕintestin grle (
ne figurant pas sur ce schŽma), occupe lÕŽtage infŽrieur qui
communique librement avec la cavitŽ pelvienne. Ces viscres digestifs masquent le contenu de lÕespace prŽvertŽbral, ˆ savoir les reins, les
capsules surrŽnales, les bassinets, les uretres , les gros vaisseaux (aorte
et veine cave infŽrieure) ainsi que les troncs nerveux. Fig.
34 |
|
La
vascularisation artŽrielle des parois est assurŽe par deux groupes de vaisseaux :
-
un groupe postérolatéral représenté par les six drnières artères lombo-intercostales ;
-
et une paire d'artères réalisant une anatomose pariétale antérieure verticale entre lÕartre
mammaire interne, branche de la sous-clavire, et lÕartre Žpigastrique ,
collatŽrale de la fŽmorale. Ce rŽseau antŽrieur chemine derrire le muscle
grand droit quÕil irrigue, rŽalisant ainsi une anastomose artŽrielle entre les
membres supŽrieur et infŽrieur.
Fig. 44 |
Fig.
45 |
a & b :
artres Žpigastrique sup (mammaire int.) & Žpigastrique inf. & c : anastomose derrire le plan du grand droit de lÕabdomen af :
art. fŽmorale / ag : art.
& nerf abdomino-gŽnitaux / ao : aorte abdominale / eias : Žpine iliaque antŽro-sup.
/ ep : Žpine du pubis / pil : pŽdicule
intercosto-lombaire |
Le retour veineux pariŽtal est organisŽ de faon
similaire.
Les artres
diaphragmatiques proviennent de plusieurs sources :
-
les mammaires internes issues des
sous-clavires (a) ; -
les diaphragmatiques infŽrieures
fournies par lÕaorte abdominale (b) ; -
les artres mŽdiastinales postŽrieures (c) ;
et -
les artres intercostales (d).
Les rameaux nŽs de ces diffŽrentes
sources se distribuent aux deux faces du diaphragme. La face supŽrieure est tributaire de la
mammaire interne et des cinq dernires artres intercostales. La face infŽrieure est irriguŽe par les
artres diaphragmatiques infŽrieures issues de lÕaorte ds son passage dans lÕabdomen,
les branches nŽes de ces artres s'insinuent dans lÕŽpaisseur du muscle formant les
arcades autour du centre phrŽnique dÕo rayonnent les rameaux vers la couronne musculaire. Les veines
diaphragmatiques forment un rŽseau ˆ mailles serrŽes,
dont les confluents sont pour la plupart satellites des artres et
tributaires de la veine cave infŽrieure ou de la grande veine azygos. Fig.
46 |
|
Les troncs Vasculaires ont disposŽs le
long de la voussure du rachis thoraco-lombaire.
Les
artres issues de lÕaorte abdominale, se distribuent aux deux groupes
d'organes, intra et extra pŽritonŽaux.
Il
en est diffŽremment pour le retour
veineux qui emprunte deux voies distinctes, la veine porte draine le sang
digestif vers le foie, tandis que les affluents de la veine cave infŽrieure
ramnent le sang provenant dÕorigine non digestive.
|
On note tout dÕabord la disparitŽ en longueur
des deux troncs, la veine cave traverse le diaphragme ˆ la hauteur de la 9¡ vertbre
thoracique ; lÕaorte appara”t dans la cavitŽ abdominale, plus bas, devant la 12¡ vertbre. Les deux vaisseaux sont adossŽs ˆ la voussure
du rachis dorso-lombaire, la veine Žtant plus latŽralisŽe ˆ droite. Ils se terminent par bifurcation presquÕau
mme niveau : le disque L4-L5.
Ils sont dŽcalŽs dans le sens frontal, les
veines rŽnales croisent par devant lÕaxe aortique, tandis que sa bifurcation
est surcroisŽe par lÕartre iliaque primitive droite -
LÕAorte abdominale continue le segment thoracique ˆ partir
de l'orifice diaphragmatique situŽ devant T12. Elle longe le flanc gauche du
rachis jusquÕˆ la hauteur du disque L4-L5 o elle se termine par bifurcation
en artres iliaques primitives droite et gauche. |
|
Fig.
47 / 48 a : Žmergence de
lÕaorte / b : crosse aortique / c :
aorte thoracique / d : aorte
abdominale / e : art. iliaque
primitive droite f : art. iliaque interne
g : art. iliaque
externe / h : artre
fŽmorale / 1 : coupole
diaphragmatique droite / 2 :
orifice diaphragmatique de la veine cave inf. / 3 : orifice aortique
4 : piliers du diaphragme / 5 : arcade crurale. |
Les
collatŽrales aortiques se repartissent en deux groupes : celui des artres
paires irrigue les organes rŽtro pŽritonŽaux,
et
le groupe des artres impaires se destine aux viscres intra pŽritonŽaux.
________________________________ Fig. 49 a : tronc cÏliaque / b : art. mŽsentŽrique sup. / c : art. mŽsent. inf. 1 : artre capsulaire / 2 : art. rŽnale / 3 :
art. gonadique
|
A. Les artres
extra pŽritonŽales
sont paires,
elles assurent lÕirrigation des trois organes glandulaires (surrŽnales, reins
et gonades) et les formations pariŽtales (diaphragme et rŽgion lombaire). -
Les artres diaphragmatiques
infŽrieures sont les premires collatŽrales de lÕaorte abdominale ;
elles envoient quelques rameaux vasculaires aux surrŽnales, ˆ lÕÏsophage
abdominal et au foie ; -
les deux volumineuses artres rŽnales se dŽtachent ˆ la
hauteur de L1, -
les artres gonadiques naissent
une vertbre plus bas, on les diffŽrencie selon le sexe en artres utŽro
ovariennes ou artres spermatiques ; -
les artres surrŽnaliennes ou
capsulaires proviennent de plusieurs sources : aortique, diaphragmatique
et rŽnale ; -
les cinq paires dÕartres lombaires,
pour le rachis et la moelle, enfin l'artre sacrŽe moyenne, unique, nait
de la bifurcation et descend sur la face antŽrieure du sacrum. B.
Les artres intra pŽritonŽales sont trois troncs impairs
issus de la face antŽrieure de lÕaorte : -
Le tronc cÏliaque sÕen dŽtache
devant T12-L1,
il se distribue aux organes de lÕŽtage sus-mŽsocolique (foie, rate, estomac et
duonŽno-pancrŽas) ; -
lÕartre mŽsentŽrique supŽrieure,
nŽe ˆ la hauteur de L1, irrigue l'intestin
grle et la moitiŽ droite du gros intestin; -
lÕartre mŽsentŽrique infŽrieure
sÕindividualise plus bas, devant L3,
elle est destinŽe ˆ la moitiŽ gauche du
cadre colique et au sigmo•de. |
Fig. 50 |
A.
La veine cave infŽrieure ramne le sang des membres infŽrieurs,
du bassin et des organes extra pŽritonŽaux. -
Elle se constitue devant le disque L4-L5, en arrire
et ˆ droite de la bifurcation aortique, par confluence des deux veines
iliaques primitives droite et gauche ; -
elle monte parallle ˆ lÕaorte, contre le flanc droit du
rachis lombaire, glisse derrire le foie, passe dans le thorax par lÕorifice
diaphragmatique qui lui est propre, ˆ la hauteur de T8, et rejoint
lÕoreillette droite. Son segment sous-diaphragmatique est plus long
que celui de lÕaorte abdominale, Žtant Žtendu sur une hauteur de huit vertbres. |
Fig.
51 |
- Les veines de la surrŽnale (b),
du rein (1) et de la gonade (c)
du c™tŽ droit dŽbouchent sŽparŽment dans la veine cave infŽrieure. Par contre, celles du c™tŽ opposŽ se dŽversent
dans la veine rŽnale gauche (1Õ).
- Les veines lombaires (d)
sont satellites des artres ; les plus distales, dŽnommŽes
ilio-lombaires (dÕ), aboutissent aux veines iliaques
primitives. - La veine sacrŽe moyenne (e)
se jette dans la veine iliaque primitive gauche. Les
veines lombaires de chaque c™tŽ entrent en communication par lÕintermŽdiaire
des veines lombaires ascendantes (f/fÕ)
dont les extrŽmitŽs relient les veines iliaques primitives ˆ lÕorigine des
veines pariŽtales du thorax (veines azygos (g/gÕ).
Ces
ponts veineux constituent une voie accessoire au systme cave, tout en
faisant partie du systme veineux spinal. |
Fig.
52 |
Rapports aorte / veine cave
-
Les artres segmentaires du c™tŽ droit (intercostales et
lombaires) ainsi que lÕartre
rŽnale droite cheminent derrire la veine cave.
-
Les branches droites des artres des
glandes paires (surrŽnales, reins et gonades) passent devant la Vci.
-
Le tronc de la Vci est surcroisŽ par les
artres surrŽnale et gonadique droites.
-
La veine rŽnale gauche est prise en pine
entre lÕaorte et lÕartre mŽsentŽrique supŽrieure.
-
La bifurcation de lÔaorte est situŽes
devant et ˆ gauche de son homologue veineuse.
Fig.
53 |
Fig.
54 |
a : tronc
cÏliaque / b : art. mŽsentŽrique sup. / c : art.
mŽsentŽrique inf. / d - dÕ : art & veine
diaphragmatiques inf. gauches / e - eÕ : art. & veine gonadiques gauches f - fÕ :
art. & veine sacrŽes moy. / g
- gÕ : art. & veine
iliaque primitives / h
- hÕ: art. & veine
hypogastriques / i
- iÕ : art. & veine
iliaques ext. sh : veine sus hŽpatique droite et tronc sus hŽpatique
gauche. |
B.
Le rŽseau veineux portal
Le
sang veineux de retour des organes digestifs abdominaux est chargŽ de
nutriments absorbŽs ˆ travers la muqueuse digestive. Ce sang aboutit au foie o
il est traitŽ et transformŽ en mŽtabolites assimilables par les cellules de
lÕorganisme.
Le sang veineux rŽsiduel regagne la veine cave
infŽrieure par lÕintermŽdiaire des veines sus-hŽpatiques.
Le foie, sorte dÕusine de traitement des
substances provenant du tube digestif, est ainsi interposŽ entre deux systmes
veineux de signification toute diffŽrente.
Fig.
55 |
Trois troncs veineux constituent les
principaux affluents de la veine porte: -
la veine mŽsentŽrique supŽrieure
(a) ou grande
mŽsara•que ramne le sang de lÕintestin grle et de la moitiŽ droite du cadre
colique ; -
la veine mŽsentŽrique infŽrieure
(d) ou
petite mŽsara•que recueille le sang de lÕautre moitiŽ du gros intestin ;
enfin -
la veine splŽnique (c) ramne
principalement le sang de la rate, du duodŽno-pancrŽas et de la moitiŽ gauche
de lÕestomac. Les deux dernires veines fusionnent derrire
la tte du pancrŽas formant le tronc splŽno-mŽsara•que (b) ; la
confluence de celui-ci avec la
veine mŽsentŽrique supŽrieure constitue le tronc de la veine porte (vp) . Ce volumineux tronc reoit
directement, avant de rejoindre le hile du foie, les veines ramenant le sang
de la moitiŽ droite de lÕestomac. _______________________________ vci : veine cave inf. / vp : veine porte & ses affluents / a : v. mŽsentŽrique sup. b :
tronc splŽno-mŽsara•que / c :
v. splŽnique / d : v. mŽsentŽrique inf. mi : art. mŽsentŽrique inf. / ms : art. mŽsentŽrique sup. / tc ;
tronc cÏliaque La flche suggre lÕespace compris entre
les deux troncs veineux : systŽmique (veine cave
inf.) & digestif (veine
porte). |
Les
lymphatiques de lÕabdomen
sont ˆ lÕimage des autres composantes vasculaires,
cÕest ˆ dire quÕils sont organisŽs en deux rŽseaux, intra et extra
pŽritonŽal ; ils aboutissent en fin de parcours ˆ un collecteur commun, la
citerne de Pecquet, situŽe entre lÕaorte et T12, site dÕorigine du canal thoracique.
-
La voie lymphatique digestive
est unique, mŽdiane et prŽ aortique ; elle aboutit ˆ un relai
ganglionnaire situŽ entre le tronc cÏliaque et l'artre mŽsentŽrique
supŽrieure, dÕo la lymphe est dŽversŽe dans le collecteur principal. -
La lymphe extra pŽritonŽale est
ramenŽe par deux voies latŽro-aortiques droite et gauche, jusquÕˆ la citerne.
Ce rŽseau est entrecoupŽ par des relais ganglionnaires filtrant la lymphe
provenant des membres infŽrieurs, du bassin, des organes gŽnitaux et de
l'appareil rŽnal. Les
troncs collecteurs traversent le fascia de Treitz et rejoignent les nÏuds
retro pancrŽatiques, lieu de convergence de la lymphe provenant de organes de
lÕŽtage sus-mŽsocolique : estomac (a), foie (b),
voies biliaires, colon droit (c), grle (d), colon gauche (e)
rate (f). La
lymphe de ce carrefour aboutit au collecteur central, la citerne de Pecquet (cp)
situŽe derrire lÕaorte ˆ la hauteur de D12., origine du canal thoracique (ct). |
Fig.
56 |
LÕinnervation abdominale est organisŽe
en deux systmes : un rŽseau de nerfs rachidiens destinŽ ˆ la
musculature striŽe des parois ; et un systme
nerveux autonome spŽcialisŽ dans lÕinnervation de la musculature lisse des
viscres et des vaisseaux.
Fig.
57 |
LÕinnervation
pariŽtale Deux groupes de nerfs interviennent dans
lÕinnervation de la musculature des parois abdominales : -
les six derniers nerfs intercostaux et
accessoirement le premier nerf lombaire pour les muscles pariŽtaux proprement
dits ; et -
les deux nerfs phrŽniques pour le
diaphragme. Leurs rameaux
antŽrieurs cheminent entre les muscles transverse et petit oblique jusquÕau
grand droit quÕils perforent pour se ramifier dans les tŽguments. Les nerfs
abdomino-gŽnitaux, issus de L1,
innervent la rŽgion inguino-gŽnitale externe. Les rameaux
postŽrieurs deviennent sous-cutanŽs derrire le grand oblique. |
LÕinnervation du diaphragme
est assurŽe par les deux phrŽniques.
Il sÕagit de nerfs dÕorigine cervicale formŽs chacun par la confluence
des 3¡, 4¡ et 5¡
nerfs rachidiens.
Ce sont des nerfs mixtes, rŽgissant la motricitŽ
du diaphragme et assurant la sensibilitŽ des sŽreuses thoraco-abdominales.
Ils parcourent un long trajet, cervical puis
mŽdiastinal antŽrieur jusqu'ˆ lÕhŽmi
diaphragme correspondant.
Le
phrŽnique droit est guidŽ par les veines caves supŽrieure puis
infŽrieure. A lÕapproche du diaphragme, il se divise en une branche antŽrieure
qui quitte le thorax par la fente de Larrey aprs avoir innervŽ les faisceaux
sternaux et costaux adjacents ; la branche postŽrieure passe dans
lÕabdomen collŽe ˆ la Vci
en direction des piliers droits.
Fig.
58 |
Fig.
59 |
a : le phrŽnique droit accompagne
la veine cave inf. / b : orifice hiatal / c : orifice de lÕaorte / d : fente de Larrey
livrant passage ˆ lÕartre mammaire interne / jd & jg : nerfs phrŽniques droit & gauche / S : chaine
sympathique / x : nerf
pneumogastrique |
Le
phrŽnique gauche, plus long et plus superficiel descend appliquŽ sur le
bord gauche du cÏur jusqu'au contact du diaphragme. I1 s'y termine en une
branche antŽrieure qui reste intra thoracique destinŽe aux faisceaux
musculaires antŽrieurs et latŽraux ;
un rameau postŽrieur perfore la coupole diaphragmatique et se distribue
aux piliers homolatŽraux.
Par
leur r™le moteur, les phrŽniques interviennent en modifiant lÕautomatisme de la
respiration (inspiration ou apnŽe volontaires), et en modulant la
phonation (parole, chant, sifflement).
Le systme
nerveux rachidien innerve la
musculature striŽe entrant dans la texture des muscles pariŽtaux dont le diaphragme. Ce
dernier est innervŽ par les deux phrŽniques (v. plus haut). LÕinnervation de la
musculature pariŽtale est assurŽe par les derniers nerfs intercostaux et
accessoirement par le 1er nerf lombaire. Ce sont des nerfs
mixtes dont les rameaux sensitifs se terminent dans les tŽguments de la paroi
abdominale antŽrieure et la rŽgion gŽnitale externe. Les
nerfs lombaires en aval du premier Žtablissent des anastomoses dont la
rŽsultante est le plexus lombaire qui participe ˆ lÕinnervation du membre
infŽrieur. _______________________________ AbdG : nerf abdomino-gŽnital (1¡ nerf lombaire) / Cru : nerf crural Fc : nerf fŽmoro-cutanŽ / L5 : 5¡ vertbre lombaire / Obt. : nerf Obturateur PL : Plexus Lombaire / Ps : Psoas
/tLS : tronc Lombo-sacrŽ S : chaine sympathique |
Fig.
60 |
LÕinnervation
des organes abdominaux est de nature neuro-vŽgŽtative, elle est
assurŽe par les deux systmes autonomes, orthosympathique et parasympathique,
dont le r™le consiste ˆ moduler la motricitŽ du tube digestif, la rythmicitŽ du
systme cardio-respiratoire, et le contr™le des sŽcrŽtions glandulaires. Autant
de fonctions dites autonomes, car elles se dŽroulent hors de notre conscience
et de notre volontŽ.
Cette innervation sÕindividualise ˆ partir dÕun
carrefour ganglionnaire prŽ aortique o aboutissent des rameaux provenant de la
chaine sympathique, du pneumogastrique et du phrŽnique. De lˆ partent des rameaux
nerveux, guidŽs par les artres
jusquÕaux organes abdominaux et les formations annexes (sŽreuses, vaisseaux,
muscles, aponŽvroses ...).
Un tel dispositif fait dÕun foisonnement de
filaments rayonnant dans tous les sens mŽrite sa dŽnomination de plexus
solaire.
LÕinnervation de la musculature lisse des
viscres et des vaisseaux provient des deux chaines s sympathiques (S)
qui descendent le long du rachis, de la base du cr‰ne ˆ lÕextrŽmitŽ du
coccyx. Leur segment lombaire
repose sur lÕorigine des insertions du muscle psoas (v. schŽma prŽcŽdent).
Chaque cha”ne comporte une sŽrie
de relais ganglionnaires dÕo partent les nerfs splanchniques qui vont
transiter, avant de parvenir ˆ destination, par un autre relais ganglionnaire
latŽro ou prŽ vertŽbral. LÕorigine rŽelle du sympathique est la colonne
intermŽdiaire de la moelle (1). Les neurones qui en partent
accompagnent les motoneurones somatiques, quittent les rameaux communicants (b)
qui relient un nerf rachidien (a) au ganglion
latŽro-vertŽbral (3),
traversent ce dernier et se terminent dans le dernier relais dit prŽ
vertŽbral (4).
De celui-ci partent les neurones de 2me
ordre (d)
en direction de leur site viscŽral (f) guidŽs par les
vaisseaux Žmanant de lÕaorte abdominale (e). Ce dernier relais (d)
est interposŽ entre deux types de neurones (c & d) qualifiŽs
respectivement de prŽ ganglionnaire et post ganglionnaire ; cette distinction
est le reflet de la nature spŽcifique de leurs neurotransmetteurs. Enfin, lÕaction du systme sympathique est
contrebalancŽe par celles de parasympathique reprŽsentŽ par le nerf
pneumogastrique (X).
Celui-ci nÕentre en jeu quÕˆ partir du ganglion prŽvertŽbral (4)
quÕil traverse, ses fibres se mlent aux fibres post ganglionnaires
sympathiques (d)
et se terminent dans leurs relais propres, les ganglions intra muraux (5)
inclus dans la musculature et la muqueuse viscŽrale. ______________________________ 1 : colonne intermŽdio-latŽrale / 2 : ganglion spinal (sensitif) / 3 : gang.
latŽro vertŽbral 4 : gang. prŽ vertŽbral / 5 : gang. intra mural / X :
nerf Pneumogastrique a : nerf rachidien / b : rameaux communicants / c: fibres prŽ ganglionnaires d : fibres post ganglionnaires / e : branche de lÕaorte / f :
fragment de paroi viscŽrale |
Fig.
61 |